jeudi 7 février 2013

MAMAN BRICOLE : DES FLEURS EN MOUSSE...A PAILLETTES



« Maman ! Regarde ce que j’ai trouvé !
- Ahan eu ou eu é a eu.
-Quoi ?
-Ahan !
-Quoi ?
-J’ai dis : attends je mouche le nez de ta sœur !
-Avec le mouche bébé ?
-iii ! (non je n’utilise pas de mouche bébé électrique, sur les conseils de Monsieur Mondocteur qui juge ça moins efficace…Je le soupçonne toutefois de ne pas avoir une grande expérience personnelle de l’aspiration nasale) slurp slurp…
-Elle pleure pas maman ?
-Non elle essaie juste d’attraper l’embout nasal avec sa bouche.
-Bon maintenant tu peux regarder ce que j’ai trouvé ! Des feuilles de mousse à paillettes !
- Et tu as trouvé ça où ?
-Ben, dans la boîte à bricolage de maman.
-Et qu’est-ce qu’on a dit sur la boîte à bricolage de maman ?
- Euh, qu’elle est chouette ?
-On a dit qu’elle est à Maman !
-Mais y a des pailettes ! »

Maxipuce, en transe, entame un trémoussage  de la victoire « J’adore les pailletteuh ! C’est chouette les pailletteuh ! (Gloria Gaynor sors de ce corps !) C’est comme mes nouvelles chaussures ! (et oui, j’ai envoyé Monsieur lui essayer un coupe vent chez H&M et il a craqué devant les chaussures rouges à paillettes, forcément à regarder Cloclo en cachette sur sa tablette y a des séquelles.) Alors mercredi on fait du bricolage avec ça ! Hein maman ? Hein maman ?Hein MA-MAN ! »

Très bien. Sauf que si ces trucs étaient enterrés au fond de ma boite depuis 6 mois c’est bien parce que je ne savais pas quoi en faire… Je les ai achetés juste pour les paillettes.
D’où une soirée d’intenses réflexions devant Top Chef aux côtés de Monsieur qui s’inquiète de mes marmonnements zet froncements de sourcils. A peine si je conspue le candidat qui ne sais pas qu’il faut dessécher la pâte à choux… Bref, je réfléchis.

Enfin le mercredi matin, après une séance de pâtisserie au cours de laquelle nous avons consciencieusement raté une pleine fournée de cookies (Monsieur, franchement sceptique devant mon explication de la balance qui a mal pesé la farine, déclarera néanmoins que « au moins c’est pas trop sec »), je m’en vais expliquer à Maxipuce ce qu’on va en faire de ces feuilles de mousse à paillettes : des fleurs.
« Ah. »
Devant le manque d’enthousiasme à peine perceptible de Maxipuce, visiblement très déçue par mon manque d’originalité, je sors mon arme secrète :
« Et on va utiliser des fils à scoubidou (bidou bidou oua)!
-Ouaaaaaais ! Super j’adoooore ça ! 
- Et même…(roulement de tambour sur la table la cuisine) des pailles !
-Youpi Youpi Youpi ! »

Bon, maintenant que mon public est bien chaud, je lance diva radio disco et je peux commencer à œuvrer :
Je découpe en rythme dans les feuilles de mousse des pétales de 3 formes différentes «ah ah ah ah staying alive staying alive ».
« Maman pourquoi  t’as pris des feuilles où y a pas de paillettes ?
-Ma chérie, dans la vie il y a une chose que tu ne devras jamais oublier (en plus de « maman a toujours raison » et « l’étiquette de la culotte c’est derrière ») : trop de paillettes tue la paillette… tu me remercieras plus tard. »staying aliiiiiiiive

On fait 2 petits trous à la base de chaque pétale et on enfile en triant par forme et en alternant les couleurs.
« Et pourquoi il faut trier maman ?
-Pour faire joli. »Le freak c’est chic ! Et puis parce que si tu ne fais pas travailler un peu ta cervelle je vais me demander pourquoi je me casse la tête au lieu de te laisser végéter devant Barbie et le secret des fées (elle est complétement hypnotisée quand les héroïnes vont à Gloss Angeles s’acheter des ailes).
On sert bien fort,  on glisse ensuite la paille coudée au milieu et on fait un nœud.
« Ca fait 4, comme ça y en a pour toute ma famille ouhouh ! »
We are family…
« Et regarde, on les met dans le rouleau qu’on avait peint ça fait un vase.
-Mais c’est pas un vase c’est ma cousine !
-On la refera la prochaine fois.
- Oui et comme ça on me fera une grande sœur. Maman pourquoi j’ai pas de grande soeur ? »
Have got all my sisters with me…

Ouiiiiiiin !!! Hurlement en provenance de Minipuce…coup d’œil à l’horloge …zut il est exactement 15 minutes de plus que l’heure fatidique où son estomac commence à se réveiller, la métamorphosant de charmant bébé souriant à petit animal sauvage et hurlant.
« Mais moi aussi j’ai faiiiiiim ! Je veux manger !»
Pas de panique j’attrape la boîte de lentilles de secours.
« Va essayer de distraire ta sœur pendant que je prépare.
-Je vais lui montrer sa jolie fleur ! »
Bien sûr le petit anneau d’ouverture facile me reste entre les doigts, mais où s’est caché l’ouvre- boîte ? Boogie Wonderlaaaaaand
Ok, maintenant biberon et petit pot.
« Maman ma sœur elle aime sa fleur ! »
Effectivement les hululements se sont calmés.
« Super, occupe la encore deux minutes c’est presque prêt !
-Mais par contre je crois qu’elle aime pas trop les paillettes.
-Et pourquoi ?
-Ben parce qu’elle les a vomies. »
I will survive…




jeudi 31 janvier 2013

MAMAN BRICOLE : LA FAMILLE DUROULEAU



« Ah non papaaaaaa !
Monsieur, pris la main dans le sac poubelle rose spéciale recyclable, interrompt  son geste.
«Tu jettes pas les rouleaux c’est pour faire du bri-co-la-geuh ! Hein, maman on a faire du bricolage bientôt ? »
Coup d’œil légèrement coupable de ma part au stock de rouleaux vides qui attend patiemment sur l’étagère des toilettes et que Monsieur supporte presque stoïquement en même temps que mon stock de cartons, papiers de soie, papier à bulles et autres matériaux indispensables . D’ailleurs j’ai récemment conçu un merveilleux outil pédagogique pour Minipuce en introduisant des couvercles de petits pots dans une boite à mouchoirs vide. C’est bon pour le développement des capacités d’abstraction et de visualisation dans l’espace (et accessoirement  quand on secoue ça fait du bruit).

Donc le lendemain matin :
« Bon et tu veux faire quoi comme bricolage de rouleaux? Des animaux avec des jambes en bâtons de glace (j’ai découvert stupéfaite qu’il n’était nul besoin de se gaver de Magnums  double caramel pour disposer des précieux bâtonnets puisqu’on en trouve par paquets de 50 dans les magasins de loisirs créatifs au même rayon que les demis épingles à linge, mais tant pis on se gave quand même) ?
-Ah non ! »
Adieu veaux, vaches, cochons…
« Des papillons (pour faire les ailes on fait des taches de peinture sur une feuille de papier à dessin qu’on plie en deux, façon Rorschach)? 
-Mmmmm non ! 
-Bon quoi alors ? »
-Je veux faire…toute ma famille ! »
Ah …Encore… (On en est à la 3ème famille Durouleau subrepticement jetée à la poubelle pendant la nuit parce que prenant la poussière sur la bibliothèque et, bien sûr, jaillie des oubliettes mémorielles de Maxipuce dès le lendemain matin : « Mais ils sont où mes bonhommes en rouleaux ? Je les veeeeeeeux ! »)

Sélection dans le stock de 4 rouleaux de tailles adéquates, sortie en grandes pompes de la « boîte à bricolage de Maman » (comme toujours fouillée avec avidité par une Maxipuce émoustillée par tous mes trésors), et mise en place du plan Vigipeinture. A savoir : zone de sécurité anti-projections de 1 m 50 autour de la table de la cuisine, grande feuille de plastique sur la nappe, tablier imperméable et long sur manches remontées (le moindre bout de tissu dépassant sera impitoyablement imbibé), cheveux attachés et chaise en plastique.

Après 25 minutes d’intense concentration artistique («Chérie, ne gratte pas ton nez avec tes mains pleines de peinture. Non pas avec le pinceau non plus. -Aaaaatchoum ! maman mon nez il a craché dans le bleu… Atchoum ! ben dans le rose aussi… ») :
« Regarde maman comme ils sont beauuuuux ! 
-Superbes ma chérie, on va les mettre sur le chauffage pour que ça sèche plus vite.
-hein ?
-Pour que çççça sssèchhhhe (essayer de dire cette phrase vite et sans zozoter pour voir)
-Maintenant on va faire les pieds et les bras hein maman ?
-Bien sûr, maman a tout préparé pendant que tu peignais, ya plus qu’à colorier.
Pour les pieds : une espèce d’ovale avec pour largeur le diamètre du rouleau et pour les bras des rectangles (format bâtons de glace)
Bien sûr au bout de 4 bras et 3 pieds :
«C’est trop long Maman, c’est toi qui colories maintenant ! Ah non ça c’est les pieds de Papa alors tu les fais en bleu ! Et tu débordes pas sur la table ! »
-Bon, toi tu dessines les visages alors.
-Mais maman pourquoi ils zont pas de doigts ?
-Parce que c’est l’hiver, ils ont des moufles.
Bouts de scotch pour les pieds, attaches parisiennes pour les bras (cette fois on fait le modèle grand luxe articulé, la classe), scotch pour la tête.
« On met quels rubans pour les cheveux ?
-Alors, rose pour moi (sans rire ?), violet pour ma sœur, mauve pour toi et bleu pour papa.
-Désolée ma chérie on a plus de bleu
-Bon ben alors on va mettre gris… on va dire que c’est ses cheveux de quand il sera vieux (bon elle aurait pu décider qu’il serait chauve, ça l’aurait beaucoup plus miné).

-Et voilà !
-Ouaaaaaaaouuuu regarde petite sœur ça c’est toi !
-Pas trop près ma chérie, elle est en train de mettre ses cheveux à la bouche.
-La prochaine fois on fera encore des bonhommes ! J’adore ça !
- Ok mais maintenant on va faire le bain pour essayer d’enlever la peinture de tes oreilles…
-Attends, d’abord je dois faire pipi…
-Maxipuce tu as fini ?
-Presque maman…c’est un gros pipi…
-Eh mais tu fais quoi avec tout ce papier ?
-Regarde maman…c’est pour faire ma cousine !

jeudi 10 janvier 2013

MAMAN CUISINE : UNE GALETTE DES ROIS...OU PAS



« Maman, maman, on peut faire la galette maintenant ?
-Bien sûr ma chérie, maman a promis qu’on ferait une galette alors on va faire une galette !
-Chouette chouette chouette !
- Allez zou, va mettre ton tablier pendant que je prépare les ingrédients.
-Et il faut quoi comme zingrédients ?
-Eh bien il faut de la poudre d’amande, du sucre, du beurre, des œufs et 2 …pâtes …feuilletées…
-Qu’est ce qu’il y a maman ?
- T’inquiète pas ma chérie, c’est tellement le bazar dans ce frigo que maman a du mal à trouver la pâte…GGGRRRR… zut !
- Maman t’as renversé la boite de lentilles qui était ouverte !
-Ben oui je sais, je sais… mais c’est-pas-possible-pas-possible mais où elles sont ces pâtes ???
- Ben on n’en a pas acheté maman ?
-Mais si ! Je me souviens très bien les avoir mises sur les courses sur l’ordinateur ! Ou alors c’était la semaine d’avant ? Noooon…à moins que…
Regard courroucé de Maxipuce :
« Maman tu as oublié la pâte pour la galette ?
-Absolument pas chérie ! Ca doit être le Monsieur des courses qui a oublié (Désolé Mr Dudrive, vous voilà sacrifié sur l’autel de l’infaillibilité maternelle) !
- Ben alors comment on va faire ?
-Bon, vu qu’on a plein de poudre d’amande et des œufs et du beurre (tout sauf cette saleté de pâte feuilletée !) on peut faire des financiers.
-Ah non alors, tu as promis une galette !
-Mais ma chérie, sans pâte on peut pas faire une galette (et je me vois pas du tout aller réveiller Minipuce et nous traîner à trois sous la pluie pour aller acheter des stupides pâtes feuilletées !)…
-Mais maman, tu as PRO-MIS !
Aïe !
Option 1 : je tente la pâte feuilletée faite maison : NON MAIS CA VA PAS LA TETE !
Option 2 : je tiens bon avec mes financiers et je gâche d’un coup ma journée et la confiance de Maxipuce dans les promesses maternelles (je nous vois dans 15 ans : « Tu avais PRO-MIS de rentrer pour minuit ! –Et toi tu avais PRO-MIS qu’on ferait une galette ! »).
Option 3 : trouver en vitesse une option 3 !
« Bon et si on faisait un gâteau, oups, une GALETTE de crêpes ? »
Moue soupçonneuse de Maxipuce «  Mais des crêpes ça fait pas une galette !) »
Attention c’est là qu’il va falloir assurer : « Mais si ma chérie, c’est une sorte de galette très spéciale ! »
« Très spéciale comment ? »
« Euh ben tu vois…euh la galette d’habitude c’est euh… une galette des rois…et bien là euh…(vite vite vite ! inspiration !) du coup c’est une galette euh… (ding !)des princesses !
-Ouaaaaah ! chouette chouette chouette ! »
Ouf ! Remerciements silencieux à la Belle aux bois dormant, à Cendrillon et à Raiponce, bien joué les filles !

Bon alors il nous faut :
¾ de litre de lait
300 g de farine
3 œufs
Et 3 cuillères à soupe d’huile
45 minutes et 10 crêpes plus tard (où je montre à Maxipuce épatée toute l’étendue de mon talent de sauteuse de crêpes, sisi suis trop forte à ça) on peut attaquer la crème :
200g de poudre d’amande
75g de beurre ramolli (depuis une heure qu’il est posé par terre à coté du frigo ça devrait aller)
100g de sucre
2 œufs
Quelques gouttes d’arome d’amande amer (oui oui j’avais vraiment tout prévu !)
On mélange hop on empile des crêpes dans le plat à tarte ( y en a 2 de rab, c’est vachement bien calculé) avec entre chaque une fine couche de crème et hop une film cello et hop au frigo.
« On va laisser au frais un peu et tu pourras en avoir une part pour le gouter »
Ouf le pire a été évité et même si  j’ai passé beaucoup plus de temps dans la cuisine que prévu (15 minutes pour la galette des rois, 1heure 15 pour la galette des princesses) je suis très fière de ma trouvaille.

D’ailleurs pendant que Maxipuce fait la sieste assise dans le fauteuil de sa chambre (une nouvelle lubie, ses yeux ne veulent pas faire la sieste allongés…) je m’offre une petite part avec ma 3ème tasse de café (de l’après-midi, 6ème de la journée, Minipuce est callée sur le fuseau horaire de Madagacsar en ce moment) et franchement c’est carrément bon et beaucoup plus léger. La prochaine fois j’ajouterai une couche de chocolat, ça fera une galette des fées hihi. Bref, autosatisfaction.
Quelques heures plus tard…
« Alors ma chérie c’est bon hein cette galette des princesses ?
-Oui oui c’est bon maman mais…je peux avoir une crêpe sans rien à la place? Parce que j’adooooore ça ! »

mardi 8 janvier 2013

MAMAN FAIT DU SHOPPING : LE COSY SEAT DE SMOBY



Minipuce pleure… Changement de couche, tentative de biberonnage, câlin, anneau dentaire… rien à faire…
« Maman ma petite sœur elle pleure…
-Je sais chérie mais maman ne sais pas pourquoi (et d’ailleurs ça commencerait presque à m’énerver)
-Moi je sais ! »
Regard suffisant de moi-même : « ah bon tu parles le ouin ouin toi ? 
-Non moi je parle que le areuh
- Eh bien là elle fait pas areuh elle fait ouin ouin (bon sang c’est quoi ce dialogue ?)
Scrutation perplexe de la crevette échouée dans le canapé et qui gigote en geignant.
« Elle se tortille beaucoup, elle a peut être mal au ventre tu crois pas (réduite à demander des conseils de puériculture à ma fille de 3 ans … ) ?
-Mais non maman, elle essaie de s’asseoir ! »

Regard interloquée à Maxipuce qui n’en revient pas de mon incompétence. Bon, après tout, ça coûte rien d’essayer.

Miracle, stupeur et vexation, à peine installée sur son popotin rembourré, Minipuce se calme et adresse un sourire de gratitude à sa sœur…Avant de se jeter en avant et de se remettre à chouiner.
« Mais maman elle peut pas être assise, elle est trop petite.
- Eh ben dis lui à elle qu’elle est trop petite ! Bon je vais la mettre dans la chaise haute .
-Ben tu sais maman je crois pas que ça ira
-Mais si, regarde, je l’installe, je l’attache…
-Mais elle va jouer avec quoi ?
-Je vais lui mettre des jouets sur la tablette.
Tablette que j’installe et qui arrive pile … au niveau des épaules de Minipuce. Qui, perplexe, tape des mains sous la tablette, me lance un sourire ironique et l’attaque à coup de gencives.
« Et elle fait comment  pour les attraper ses jouets ? Avec sa bouche ?»

Après une heure passée assise par terre, Minipuce bien callée entre les jambes, une conclusion s’impose : j’ai mal au dos. Pas possible que messieurs les zingénieurs qui inventent des trucs trop intelligents comme le lit parapluie dont il y a toujours un côté qui se bloque pas, le siège auto qui nécessite un diplôme d’astrophysique pour l’installer ou la poussette qu’il faut 3 bras pour la replier, n’aient pas pondu un truc miracle pour les bébés qui veulent jouer assis alors qu’ils ne peuvent pas s’asseoir.
Et bien ils l’ont fait.
Après de longues négociations avec Maxipuce, qui s’est désignée rédactrice de « la lettre au père Noël de ma petite sœur », je parviens à insérer (entre « des dents » et « des cheveux ») le Cosy Seat de Smoby.

Messieurs les zingénieurs merci. Pour une fois un truc pratique et facile à monter (Monsieur ne se remet toujours pas de m’avoir vue l’installer en 5 minutes un 25 décembre).  
Un Père Noël plus tard, Minipuce trône bien callée dans le boudin, les papattes glissées dans le petit harnais, la bave aux lèvres et des jouets à portée de main.

« Mais maman je suis sûre qu’elle aurait préféré des dents »

jeudi 20 décembre 2012

MAMAN PAPOTE : LE BABY-SITTER



Il  y a longtemps, très longtemps, j’étais libre. Insouciante, je faisais les magasins, du sport et même parfois (j’ai du mal à y croire) je ne faisais rien. Mais ça… c’était avant. Depuis 3 ans, 16 jours,  15 heures et 40 minutes c’est fini. Biberon, couche, sieste, bain, jouer, dodo… boulot.  Bref, je suis maman. D’ailleurs, symptôme évident : le coiffeur ne connaît pas mon nom, la pharmacienne si.

Bon, c’est décidé, je nous trouve une baby-sitter ! En tout cas j’essaie.
Dans nos connaissances : rien, sur zinternet : rien (je laisse quand même une paire d’annonces, sachant bien que je n’aurai de réponse que quand j’aurai déjà trouvé), sur les annonces  chez le docteur et à la pharmacie : rien. Finalement je finis par coller une affichette sur la fenêtre pendant la brocante du quartier. Au début j’envisage un truc comique genre : « Au secours maman devient folle, venez nous garder ! », mais ça me paraît pas très prudent finalement, alors je reste dans le classique. Je passe la journée à scruter toutes les jeunes filles style « lycéenne sérieuse et bien sous tous rapports », je souris, j’exhibe mes adorables fifilles (surtout Minipuce dans sa combi nounours), pendant que Monsieur marchande  et, à la fin de la journée j’ai les coordonnées de 3 assistantes maternelles mais de baby-sitter pas l’ombre d’une.

Quelques jours plus tard, désespérée,  je prépare des petites affichettes avec des petites bandelettes détachables à coller à la pharmacie quand, à la porte, on sonne.
En ouvrant, je me trouve nez à nez avec un jeune homme très souriant, qui tient une pochette ornée d’un chien et d’un chat se léchant les babines devant chacun sa gamelle de croquettes.
« Bonjour, est-ce que vous avez des animaux ?
Je pense : « J’ai des enfants, ça compte ? » et je dis : « Non », avec  un sourire désolée et compatissant (en plus il pleut, le pauvre) et m’apprête à refermer la porte quand le jeune homme me dit :
« Par contre vous avez des enfants »
Ciel un porte à portiste télépathe !
« Parce que en fait, on a vu votre affiche pendant la brocante et …ben  en fait… ça m’intéresse… 
-Ah… » Je sais c’est nul mais je suis un peu prise de court là… et, oui je l’admets, j’ai de  vilains préjugés.

Après quelques questions sur son expérience et tout ça (j’hésite à demander un extrait de casier judiciaire),  je propose au jeune homme de passer mercredi après la sieste pour faire la connaissance des zenfants z’en question et de « faire un test ».
Ce qui est bien avec les zenfants c’est que pour tester on peut compter sur eux. Au bout de 1 minute 30 de gentil babillage dans ses bras, Minipuce se fige, devient rouge écarlate et fait une grosse grimace que je connais bien. Sourire intérieur de sournoise maman testatrice.
« Alors pour la changer tu as un plan à langer dans la salle à manger avec tout le matériel et même des habits de rechange si nécessaire ( Minipuce a une fâcheuse tendance à « tout déborder de sa couche maman ! »).
Et voilà le jeune homme en train de changer intégralement Minipuce (avec le sourire !) tout en papotant aimablement avec l’intarissable grande sœur. Nom d’une pipe mais c’est qu’il se débrouille bien le porte à portiste !
Rendez-vous est donc pris, reste plus qu’à retrouver mon maillot et mon bonnet de bain…

Et voilà comment je peux enfin m’évader et aller patauger en toute insouciance…
Bon, en fait, je lui fais d’abord une liste de 2 pages sur les horaires des filles, leurs habitudes alimentaires et les numéros d’urgence (plus en PS les paroles de la souris verte pour le coucher de Maxipuce). Je finis par quitter mes bébés et vérifier 12 fois que mon portable est : sur le dessus de mon sac, en sonnerie maximale et chargé. Après 30 longueurs de piscine à toute vitesse (j’aurai mal aux épaules demain), je me rhabille sans me sécher les cheveux (je serai enrhumée demain), je rentre en marchant vite vite (j’aurai mal aux jambes demain) et j’arrive devant la maison essoufflée avec 25 minutes d’avance. Du coup, je fais 3 fois le tour du pâté de maisons et m’arrête chez le dépanneur (j’aurai une boîte de mouchoirs pour mon rhume de demain). Je ne voudrais pas que le baby-sitter me prenne pour une de ses mamans flippées qui n’arrivent pas à laisser leurs gamins pendant 2 heures.

Enfin je rentre, l’air parfaitement détendue, et demande nonchalamment comment ça c’est passé. « Plutôt bien. Minipuce a bu tout son biberon  (ah bon ?), Maxipuce a mangé tous ses légumes (arg !)et elles étaient toutes les deux au lit à 20h15 sans problème (re arg !). »
Je pense : « c’est la chance du débutant » et je dis : « bonne soirée alors ».
La porte à peine refermée, j’entends Maxipuce qui hurle : « un bisouuuuuuu ! » (ah ah ! ) et  je me précipite à son secours :
« Ne t’inquiète pas ma chérie, maman est rentrée, je t’ai manqué ?
-Mais non, je voulais faire un bisou à Flourian. »